Afrique du Sud : le Parlement adopte le projet de loi sur la cybercriminalité introduisant de nouvelles règles de messagerie

Le projet de loi sur la cybercriminalité a été officiellement adopté par le Parlement et le projet de loi est prêt à être promulgué par le président Cyril Ramaphosa.

Le projet de loi, qui a été présenté pour la première fois en 2017, a subi un certain nombre de changements depuis lors.

Les principaux objectifs du projet de loi visent à :

  • créer des infractions ayant une incidence sur la cybercriminalité;
  • criminaliser la divulgation de messages de données préjudiciables et prévoir des ordonnances de protection provisoires;
  • réglementer davantage la compétence en matière de cybercriminalité et les pouvoirs d'enquêter sur les cybercrimes.

Le projet de loi oblige également les fournisseurs de services de communications électroniques et les institutions financières à aider à enquêter sur la cybercriminalité et permet à l'exécutif de conclure des accords avec des puissances étrangères pour promouvoir la cybersécurité.

Une section clé du projet de loi définit ce que sont les «communications malveillantes» et expose la punition pour l'envoi de certains types de messages par voie électronique en Afrique du Sud.

Certaines communications malveillantes sont définies comme suit :

Messages de données qui incitent à des dommages matériels ou à la violence

Toute personne qui divulgue, au moyen d'un service de communications électroniques, un message de données à une personne, à un groupe de personnes ou au grand public dans l'intention d'inciter :

  • la cause de tout dommage aux biens appartenant à une personne ou à un groupe de personnes; ou
  • la violence contre une personne ou un groupe de personnes est coupable d'une infraction.

Messages de données qui menacent des personnes de dommages matériels ou de violence

Une personne commet une infraction si elle envoie un message menaçant une personne avec :

  • les dommages aux biens appartenant à cette personne ou à une personne liée; ou
  • violence contre cette personne ou une personne liée.

Ces infractions sont étendues aux messages qui menacent également des groupes de personnes. Cette section du projet de loi comprend un critère de «personne raisonnable» qui se lit comme suit:

«Une personne raisonnable en possession des mêmes informations, compte dûment tenu de toutes les circonstances, percevrait le message de données… comme une menace…»

Divulgation d'images intimes

Est coupable d'une infraction toute personne (A) qui divulgue illégalement et intentionnellement, au moyen d'un service de communications électroniques, un message de données d'une image intime d'une personne (B) sans le consentement de B.

Dans cette section du projet de loi, la personne B est définie comme :

  • la personne qui peut être identifiée comme étant affichée dans le message de données;
  • toute personne décrite comme étant affichée dans le message de données, indépendamment du fait que la personne ne peut pas être identifiée comme étant affichée dans le message de données; ou
  • toute personne pouvant être identifiée à partir d'autres informations comme étant affichées dans le message de données.

Une «image intime» est définie comme une représentation d'une personne, réelle ou simulée, réalisée par tout moyen dans lequel :

  • la personne B est nue, ou les organes génitaux ou la région anale de la personne B sont affichés, ou si la personne B est une personne de sexe féminin, transgenre ou intersexuée, leurs seins sont affichés; ou
  • la région génitale ou anale couverte de la personne B, ou si la personne B est une personne de sexe féminin, transgenre ou intersexuée, leurs seins couverts sont affichés.

L'article dit que la divulgation d'un tel message intime sera considérée comme une infraction si la personne B conserve une attente raisonnable en matière de vie privée au moment où le message a été envoyé d'une manière qui :

  • viole ou porte atteinte à l'intégrité sexuelle ou à la dignité de la personne B; ou
  • équivaut à une exploitation sexuelle.

Pénalités

Selon Cliffe Dekker Hoffmeyer, le projet de loi prévoit des peines comprenant des amendes et/ou des peines d'emprisonnement allant de 5 à 10 ans avec des infractions aggravées pouvant entraîner une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à 15 ans.


Source : capetownetc.com