Coopération sud-sud en matière de protection et traitement des données : Une délégation APDP du Mali en visite au CIL Burkina

Du lundi 15 au mardi 16 mai 2023, l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (APDP) du Mali, est en visite à la Commission de l'Information  et des Libertés (CIL) à Ouagadougou au Burkina Faso dans le cadre  de s’enquérir de l’expérience de l’institution en matière de protection des données à caractère personnel. Conduite par son président, Dr Mamoudou Samassekou, cette délégation s’est réunie autour de la présidente de la CIL, Mme Marguerite Ouédraogo Bonané pour une séance de travail de 48 heures. L’APDP Mali ayant vu le jour en 2013 entend aller à l’école de la CIL/Burkina-Faso qui a été créée en 2004 et donc dispose plus d'expérience en matière de gestion des données à caractère personnel. 

Au cours de cette séance de travail ce lundi 15 mai 2023,  Dr Mamoudou Samassekou, président de l’APDP Mali a insisté sur les raisons du choix du Burkina Faso pour cette coopération sud-sud en matière de protection des données à caractère personnel. Ainsi, il affirme « Compte tenu de la particularité du domaine, il faut s’inspirer de l’expérience des uns et des autres pour comprendre leur réussite, les difficultés auxquelles ils ont fait face et comment elles ont été résolues. Et également les perspectives. Donc, nous venons découvrir les expériences de notre homologue du Burkina Faso et également partager les nôtres parce que nous sommes nouveaux ». À travers cette déclaration, le président de l’APDP du Mali reconnaît l'efficacité de la Commission de l’Informatique et des Libertés en matière de la protection des données à caractère personnel au Burkina Faso malgré les problèmes politiques qu’on observe depuis un moment dans le pays. C’est pourquoi, pour lui, le choix du Burkina Faso pour cette visite n’est pas anodin. 

À sa prise de parole, la présidente de la CIL n’a pas caché son enthousiasme en ce qui concerne l'intérêt porté à l’institution qu’elle dirige. Aussi elle a insisté sur les mandats des autorités en charge de la gestion des données et a précisé que ces mandats varient d’un pays à un autre. En exemple, au Burkina Faso, les gestionnaires en charge des données à caractère personnel disposent d'un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Tandis qu'au Mali, leur mandat est de sept ans. C’est ce qu’elle souligne en soutenant « Le mandat de la première équipe a pris fin. Nous avons aujourd’hui avec nous la nouvelle équipe que nous sommes heureux d’accueillir et que nous accompagnerons pour échanger avec elle, l’expérience que nous avons capitalisée depuis le démarrage des activités de la CIL en 2007 ».

Comme précision, cette visite s’inscrit également dans le cadre de la vulgarisation de la loi portant protection des personnes à l’égard du traitement des données à caractère personnel adoptée le 30 mars 2021. En prélude à cette séance, les modalités d’application de ladite loi, l’organisation et le fonctionnement de la CIL, les actions menées par la CIL depuis 2007, la stratégie de communication de la CIL, le traitement des plaintes, entre autres seront abordés. 

Pour la présidente de la CIL/Burkina-Faso, la protection des données n’était pas connue des populations autrefois. Mais depuis la création de cette institution, la thématique de protection des données devient de plus en plus cernée par la population. Par conséquent, Tous les cybercrimes du cyberespace burkinabé sont dénoncés et signalés à la CIL. Un progrès qui s’observe par la sensibilisation, une des missions de la CIL. C’est d’ailleurs ce que soutient Mme Marguerite Ouédraogo Bonané lorsqu'elle déclare « la mayonnaise commence à prendre parce que la protection des données personnelles est de plus en plus connue. Pour preuve, nous recevons beaucoup de plaintes des victimes d’actes cybercriminels ».

Koffi ACAKPO
Journaliste digital