Entrée en vigueur de la Convention de Malabo sur la cybersécurité en Afrique : Les pays l’ayant ratifié 09 ans après

La cybersécurité joue un rôle essentiel pour protéger nos informations personnelles, nos données sensibles et nos infrastructures numériques. En Afrique, les avancées technologiques rapides ont apporté de nombreux avantages, mais elles ont également donné naissance à de nouvelles menaces. Ces menaces qui mettent en danger les individus, les entreprises et les gouvernements à travers le continent.

Pour remédier à cela, l'Union Afrique a instauré un arsenal juridique appelé :  la convention de Malabo. Elle a été adoptée par l'Assemblée de l'Union africaine en 2014. Son objectif est de créer un cadre juridique complet pour le commerce électronique, la protection des données, la cybercriminalité et la cybersécurité sur le continent. En adhérant à cette Convention, les 55 États membres de l'Union africaine s'engagent à élaborer des lois nationales dans chacun de ces domaines, conformément aux normes et principes énoncés dans les textes de la convention.
 

convention de l'Union africaine sur la cybersécurité en Afrique

 

Par ailleurs, la Mauritanie à l'instar des 14 autres pays (Togo, Zambie, Sénégal, Rwanda, Namibia, Niger, Île Maurice, Mozambique, Guinée, Ghana, République Démocratique du Congo, Cap-vert, Angola, Côte d'Ivoire) s'est joint aux efforts continentaux en ratifiant à son tour la Convention de Malabo sur la cybersécurité et la protection des données personnelles. Elle devient ainsi la 15ᵉ nation à procéder à cette ratification ; marquant une étape importante dans la lutte contre les problèmes de cybersécurité et de protection des données en Afrique. La ratification du projet est ainsi entrée en vigueur le 08 juin 2023 dernier selon l’article 36 de ladite convention qui stipule qu’elle prend effet 30 jours après réception par le Président de la Commission de l’Union Africaine du 15ᵉ instrument de ratification.

En ratifiant cette Convention, les États s'engagent ainsi à élaborer des lois nationales dans chacun de ces domaines, conformément aux normes et principes énoncés dans le texte. L'initiative vise à renforcer la confiance des utilisateurs dans l'environnement numérique en garantissant la protection de leurs données personnelles et en luttant contre les activités criminelles en ligne. L'adhésion à la Convention de Malabo par la Mauritanie reflète son engagement à assurer la sécurité et la protection des données dans le pays, ainsi qu'à contribuer aux efforts collectifs de l'Union africaine pour renforcer la cybersécurité sur le continent. Cette avancée démontre la reconnaissance de l'importance croissante de la protection des données personnelles et de la lutte contre la cybercriminalité dans un monde numérique en constante évolution. 

convention de l'Union africaine sur la cybersécurité en AfriqueForce est de constater malheureusement que 9 ans après sa création, seulement  15 pays sur 55 ont pu ratifier cette convention pour qu’elle puisse entrer en vigueur.  Et l’on peut remarquer aussi que quelques pays leaders en matière de cybersécurité en Afrique, tels que l’Égypte, l’Algérie, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Kenya, le Maroc et l’Éthiopie n’ont pas encore ratifié la Convention. Il est difficile de donner une réponse précise quant à la cause exacte de la non-ratification de la Convention par tous les États africains, même après plusieurs années. Cette lenteur dans la ratification soulève des interrogations quant aux raisons derrière cette situation.

Malgré, les avantages évidents de la Convention de Malabo, il est essentiel de comprendre pourquoi tant d'États africains n’ont pas encore adhéré. Les raisons précises de cette non-ratification restent difficiles à déterminer, mais il est crucial de continuer à promouvoir la sensibilisation et l'engagement en matière de cybersécurité en Afrique pour assurer la protection des entreprises et des gouvernements sur le continent.

Télécharger ici : La convention de l’Union Africaine sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel

Christelle HOUETO 
Journaliste digital