Potentielle cyberattaque sur les bipeurs et talkies-walkies au Liban : L’Afrique est-elle préparée ?
Le Liban a été secoué, mardi 17 et mercredi 18 septembre 2024, par deux séries d’explosions meurtrières ayant visé le Hezbollah. Ce jour-là, des explosions simultanées de bipeurs, un système de radiomessagerie utilisé par le Hezbollah, se sont produites dans ses bastions en banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans le sud et l'Est du Liban, faisant douze morts et des centaines de blessés, selon le ministère libanais de la Santé. Le lendemain, une deuxième vague d'explosions visant cette fois des talkies-walkies a fait 25 morts, selon le ministère, portant à 37 morts et 2.931 blessés le nombre de victimes sur deux jours.
Ces événements soulèvent d’importantes préoccupations concernant la sécurité des systèmes de communication. Ils illustrent la vulnérabilité des outils tels que les bipeurs et les talkies-walkies face à des attaques ciblées, potentiellement orchestrées par des moyens cybernétiques. Selon les propos de Gérôme Billois, Expert en cybersécurité pour le cabinet de conseil Waverstone, sur un média français, deux pistes sont à prendre en considération. En premier, il peut y avoir un problème de conception de la batterie et on peut, grâce au piratage d’une fonction du bipeur, la faire chauffer jusqu’à l’incendie et l’explosion. Généralement, il y a des mécanismes mis en place pour éviter ces surchauffes, et là il peut y avoir un défaut de fabrication qui empêche ces sécurités de se déclencher et qui a été découvert puis exploité pour une attaque à distance.
Ensuite, au niveau de l’assemblage en usine ou lors de la fabrication de certains éléments par des sous-traitants, le bipeur aurait pu être piégé. Certaines pièces auraient ainsi pu être piégées pour fonctionner comme des explosifs qu’on peut activer à distance.
De grosses préoccupations et des inquiétudes : et si l’Afrique …..
Si une situation similaire devait se produire en Afrique, où les forces de défense utilisent fréquemment ces équipements, il est crucial de s'interroger sur les conséquences d’une cyberattaque visant ces dispositifs critiques. En effet, l’hypothèse de l’existence d’une faille dans le matériel qui peut être exploitée par un piratage logiciel ne peut être écartée. Ou alors le bipeur a été piégé dès sa fabrication. Des questions se soulèvent quand on se place dans un contexte de forte digitalisation en Afrique, continent qui est un grand consommateur d’électroniques faits ailleurs.
Les infrastructures numériques et technologiques, y compris les outils de communication des forces armées africaines, sont-elles suffisamment sécurisées contre de telles menaces ? Comment l'Afrique peut-elle anticiper de telles attaques ? Experts africains en sécurité informatique, vos analyses pourraient être cruciales pour mettre la lumière sur les points d’ombre de cette situation.
Source: BBC New Arique
Christelle HOUETO
Journaliste digital