Manifeste pour une crypto-devise panafricaine : et si la blockchain était la porte de sortie
Conscient de la longue tradition de lutte pour la souveraineté économique et monétaire de l’Afrique menée par plusieurs générations de panafricains, ainsi que de la volonté affirmée par la jeunesse africaine qui souhaite se débarrasser de la monnaie coloniale au profit d’une monnaie continentale ... DJIMGOU NGAMENI du Laboratoire Africain de Recherches en Cyberstratégie suggère la création d’une monnaie numérique panafricaine. Plus proche des citoyens [dans une société de l’information] et plus rapide à mettre en œuvre (car moins astreint aux déshydratas géopolitiques), il s’agira d’une devise cryptée et souveraine, émise, gérée et soutenue par les africains sur une plateforme de chaîne de blocs (blockchain) propriétaire.
La Blockchain, c’est quoi ?
Pour définir la blockchain, le mathématicien Jean-Paul Delahaye donne l’image d’ « un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible ».
À son niveau le plus élémentaire, la blockchain n’est littéralement qu’une chaîne de blocs, mais pas au sens traditionnel de ces mots. Les “blocs” de la chaîne (blockchain) se constituent d’informations numériques. Ces différents blocs fournissent ainsi l'historique de toutes les transactions depuis sa création et permettent à chacun de contrôler l’exactitude des données échangées. C’est un registre distribué : ce sont les utilisateurs qui possèdent et mettent à jour les informations, sans qu’il y ait besoin d’une autorité centrale. Ce caractère décentralisé permet d’explorer de très nombreux champs d’exploitation, au-delà des monnaies numériques comme le Bitcoin pour lequel elle a été inventée en 2008.
Comment ça fonctionne ?
En quoi la Blockchain peut-elle être une opportunité pour l’Afrique ?
Il faut noter que l’un des principaux atouts de la Blockchain est que c’est l’une des rares, voire la seule, technologie dont l’Afrique peut faire un usage qui échappe au contrôle des grandes puissances. Le boom de l’Internet a déclenché une croissance économique fulgurante, mais dont les avantages (surtout financiers) sont principalement accaparés par les pays riches. Au regard de ses propriétés essentielles (confiance, consensus, décentralisation, traçabilité, inviolabilité, transfert de valeur, etc.), la technologie Blockchain offre des avantages intéressants pour tous ceux qui sont prêts à l’embrasser, y compris les populations les plus défavorisées à travers le monde. En rendant les services financiers accessibles à un plus grand nombre tout en permettant la réduction du risque de contrepartie, elle est particulièrement attrayante pour les institutions financières traditionnelles et les entrepreneurs. C’est aussi une technologie très convoitée et disruptive dans les secteurs de l'économie où interviennent les tiers de confiance pour valider les transactions (banque et finance, logistique, notaire, santé, art, etc.). Contrairement aux autres sociétés obligées de passer par des réorganisations de leurs économies à chaque grande évolution technologique, la blockchain peut épargner ce long processus au continent africain, en lui permettant de faire un saut qualitatif pour passer immédiatement d’un stade de désorganisation qui a longtemps prévalu dans de nombreux secteurs de notre économie, à un stade d’organisation avancée sans phase de transition. En réalité c’est un phénomène que les africains ont déjà connu en adoptant massivement la téléphonie mobile sans passer par l’étape du téléphone filaire. Toutefois, c’est une démarche à considérer avec prudence étant donné qu’il y a quand même certains préalables (problème d’énergie électrique, d’infrastructure à large bande, ou même d’illettrisme numérique par exemple) dont il faut tenir compte afin de bénéficier de tout le potentiel que peut offrir une technologie comme la Blockchain.
Conçu comme un outil stratégique majeur au service de la renaissance africaine, l’ambition de cette monnaie numérique panafricaine est de s’appuyer sur les leviers technologiques pour sortir de la « servitude monétaire » tant décriée, afin de devenir définitivement maître et souverain de notre avenir socio-économique. Sa création va stimuler - par de l’innovation - la naissance d'un écosystème financier africain plus juste, plus collaboratif, autonome et favorable à la croissance et à l'échange des biens et services entre africains, mais aussi entre les économies en développement.
L’auteur propose un manifeste complet sur cette réflexion après le partage de son étude sur l'opportunité que représente la Blockchain pour l'Afrique. Ce manifeste présente les points clés pour une mise en œuvre efficace ainsi qu’une pérennisation de la technologie. Voici disponible en exclusivité ce travail laborieux sur le manifeste, fruit du travail de DJIMGOU NGAMENI au sein Laboratoire Africain de Recherches en Cyberstratégie.
La Rédaction d'Africa CyberSecurity Mag