OCRC : la police d'internet et des infractions numérique au Bénin

À l’ère du numérique, le cybercrime se développe de plus en plus au Bénin. Face à l’ampleur que prend ce phénomène et les victimes qu’il fait dans le rang des populations, l'État a mis en place, à la direction générale de la police nationale, un organe responsable de la répression des infractions cybernétiques. Il s’agit de l’office centrale de répression de la cybercriminalité (OCRC).

Selon le décret  N° 2013- 213 du 03 Mai 2013 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de l'Office Central de Répression de la Cybercriminalité (OCRC), cet office a pour objectifs :

  • de veiller à la prise de mesures préventives contre la cybercriminalité 
  • d'effectuer conformément au code de procédure pénale les enquêtes sur les infractions visant ou utilisant les systèmes informatiques ainsi que les modes de traitement, de stockage et de communication de l'information 
  • d'apporter son concours techniques aux autres services de sécurité à l'occasion des enquêtes en cours nécessitant ses compétences techniques ou son expertise 
  • d'assurer en liaison avec les services compétents, les actions de formation et d'information visant à renforcer les capacités opérationnelles des agents de tous les services concourant à la lutte contre ce fléau 
  • d'effectuer à titre préventif des contrôles périodiques dans les centres de cybercafé pour s'assurer de la légalité des activités qui y sont menées

En cas de nécessité, pour les situations d'activités mafieuses avérées et répétées, l'Office Central de Répression de la Cybercriminalité propose la fermeture provisoire ou définitive du cybercafé incriminé après avoir mis les auteurs des faits constatés à la disposition des autorités judiciaires compétentes. Autant d'attributions que l’office s’attèle chaque jour à mettre en œuvre. L’OCRC est placé sous l'autorité du Directeur Centrale, le commissaire de police de première classe Donatien SOKOU. Cette structure de répression dont le siège se situe à Cotonou, mène pour la plupart du temps des investigations lorsqu’elle reçoit des informations et une fois les faits sont avérés des descentes inopinées sont alors effectuées sur le terrain afin d’interpeller les concernés. Mais sur dénonciation des populations, elle peut aussi procéder à des arrestations en flagrant délit. De même, la police fait des descentes imprévues et ciblées dans les cybercafés et autres lieux suspects. 

Conformément au code de procédure pénale, l’OCRC peut : 

  • effectuer les enquêtes sur les infractions visant ou utilisant les systèmes informatiques ainsi que les modes de traitement, de stockage et de communication de l’information
  • apporter son concours technique aux autres services de sécurité à l’occasion des enquêtes en cours nécessitant ses compétences techniques ou son expertise
  • intervenir d’initiative, sous la direction de l’autorité judiciaire saisie, chaque fois que les circonstances l’exigent, pour s’informer sur place des faits relatifs aux investigations conduites 

L’Office Central de Répression de la Cybercriminalité collabore  aussi avec toutes les administrations publiques ou privées qui sollicitent son assistance technique ou son expertise pour se mettre à l'abri des méfaits des cybercriminels.
    
Depuis  sa création en 2013, l’OCRC a fait  de considérables progrès, allant de la sensibilisation sur la cybercriminalité à la neutralisation de plusieurs cybercriminels Tous les mois, il renvoie devant la justice des cybercriminels présumés. Selon les statistiques publiées par le quotidien Africa On Air à la date du 22 Janvier 2022, environ 1.000 personnes ont été arrêtées par la police de 2016 à 2012. Et dans le mois d'août 2022, une centaine de jeunes ont été aussi neutralisés. Cette vague d’arrestations est sans nul doute l’expression que l’office central de répression de la cybercriminalité (OCRC) s’est désormais mieux équipé pour traquer ceux qui continuent de s’adonner à cette activité malgré la détermination de la police pour les décourager.

Une stratégie de cybersécurité pour le Bénin

Issue du Code du numérique, la stratégie nationale de cybersécurité permettra aux entreprises et aux particuliers de mieux protéger leur système. Cette stratégie est composée de 47 projets. Elle comprend plusieurs volets dont : la protection des systèmes d’informations  privés ou non, la protection des infrastructures critiques et la lutte contre la cybercriminalité. Le renforcement du cadre juridique et réglementaire, la promotion de la confiance numérique, le développement des compétences et de la culture numérique, la coordination nationale et la coopération internationale sont également pris en compte par cette même stratégie.

L'Office Central de Répression de la Cybercriminalité (OCRC) au Bénin est disponible sur les réseaux sociaux et est aussi joignable par le biais de ces contacts :

  • Email : ocrc@dgpr.bj
  • Téléphone : (00229) 65 48 78 74 / 63 09 51 62


Christelle HOUETO
Journaliste digital