La Guinée lance Djama Sutura : une plateforme numérique gouvernementale pour lutter contre la cybermalveillance
DG ANSSI GUINÉE et les principaux responsables des organismes en lien avec DJAMA SUTURA
La Guinée a franchi ce lundi 25 novembre 2024 une nouvelle étape majeure dans la lutte contre la cybercriminalité avec le lancement de DJAMA SUTURA, une plateforme nationale dédiée au signalement des actes de cybermalveillance. Ce projet, porté par le Ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique et l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI-Guinée), marque un tournant décisif dans la protection numérique des citoyens guinéens. Selon les autorités compétentes, DJAMA SUTURA se veut un outil pratique, accessible et transparent qui entend permettre aux citoyens, entreprises et administrations de signaler tout acte de cybermalveillance. Grâce à cette plateforme, la Guinée ambitionne de bâtir une culture de sécurité numérique qui responsabilise les internautes et encourage une coopération active entre les citoyens et les autorités du pays.
Plateforme Nationale de Signalement des Actes de Cyber Malveillance
Pourquoi la nécessité de cette nouvelle plateforme ?
Plusieurs raisons sont à l’origine de la création de cette plateforme. À en croire les autorités en charge de la mise en place de DJAMA SUTURA, on peut noter, l’augmentation significative des attaques sophistiquées telles que la sextorsion, le phishing et les ransomwares menaçant la sécurité des individus et des entreprises d’une part. D’autre part, malgré les efforts de sensibilisation, de nombreux utilisateurs et entreprises demeurent vulnérables en raison d'un manque de connaissances en sécurité informatique et de ressources limitées pour mettre en place des mesures de protection adéquates. Enfin, face à la rapidité et à la sophistication des attaques, il est impératif de mettre en place une réponse coordonnée impliquant les ministères clés, les entreprises et la société civile pour contrer efficacement la cybermalveillance et limiter les dommages potentiels.
Lors du lancement officiel, Mme Rose Pola PRICEMOU, Ministre guinéenne des Postes, des Télécommunications et de l’Economie Numérique a souligné le caractère important d’une telle plateforme pour la sécurité des citoyens en Guinée. “ DJAMA SUTURA est une plateforme multisectorielle qui jouera un rôle important dans notre lutte contre la cybermalveillance. Le Choix du nom DJAMA SUTURA n’est pas anodin… Il évoque la protection, le respect de la vie privée et la préservation de ce qui essentiel. Cette plateforme vise à garantir un cyberespace sécurisé et résilient pour tous”, a-t-elle défendu pendant son discours.
Le Call Center au cœur de DJAMA SUTURA joignable au 1017
Comment opère DJAMA SUTURA pour lutter efficacement contre la menace cyber ?
DJAMA SUTURA est conçue pour répondre rapidement et efficacement aux cybermalveillances en Guinée avec une approche innovante. Elle se structure autour de deux axes principaux. Le premier axe concerne la Déclaration des incidents. Cet axe englobe deux parties essentielles pour signaler les incidents. L’une est accessible en ligne via une interface intuitive sur internet sur la Plateforme Nationale de Signalement des Actes de Cyber Malveillance, et l’autre est disponible via un call center dédié, offrant un accompagnement personnalisé au 1017. Le deuxième axe intègre le Traitement des incidents, qui repose sur une coordination efficace, directement facilitée depuis le back-end de l’application.
Interface de DJAMA SUTURA
Comment faire un signalement sur le portail DJAMA SUTURA ?
Pour opérer un signalement sur DJAMA SUTURA, le citoyen victime ou toute entité désireuse d’opérer un signalement devra suivre principalement neuf (09) étapes clés qui se résument comme ci-dessous :
- Accès au lien de la plateforme : le citoyen ou l'entité clique sur le lien de la Plateforme Nationale de Signalement des Actes de Cyber Malveillance. L'interface de DJAMA SUTURA apparaît à l'écran et l'utilisateur renseigne son adresse e-mail pour effectuer un signalement.
- Réception d’un mail de confirmation : le citoyen victime reçoit automatiquement un message de validation dans sa boîte mail contenant un code de confirmation unique.
- Réception d’un code de confirmation : Un nouveau code de confirmation à six chiffres est envoyé au citoyen victime.
- Validation du code : l'utilisateur valide le code de confirmation reçu.
- Redirection vers une interface de confirmation : le citoyen est redirigé vers une interface confirmant son inscription et il peut désormais procéder facilement à un signalement.
Interface d’une inscription réussie à la plateforme
Après cela vient les étapes 06 et 07 qui consistent à choisir avec précision l’infraction ou les infractions dont on a été victime comme l’illustre la capture ci-dessous :
Interface d’une inscription réussie à la plateforme (02)
Enfin, les étapes 08 et 09 confirment à la victime le signalement final de l’infraction dont il ou elle a été victime.
DJAMA SUTURA avec un signalement réussi
Le citoyen ou entité victime a ensuite la possibilité d’avoir une vision globale de ses plaintes sur le site internet et par type de signalement afin de mieux suivre. La plateforme n’étant pas pour de la distraction, les autorités guinéennes précisent que tout abus est susceptible de sanctions.
Tableau de bord de suivi de signalement
Comment DJAMA SUTURA traite les incidents ?
DJAMA SUTURA procède à un traitement structuré des signalements reçus, suivant plusieurs processus spécifiques. Ces processus incluent la Gestion de signalements (création, ajout élément, suivi, classification, transmission), la Gestion des utilisateurs (rôles, habilitations), la Génération de rapports (production, export), la Notification (e-mail, envoi SMS) et le Circuit de traitement.
À propos de DJAMA SUTURA
La plateforme de cybermalveillance est le fruit d'une collaboration audacieuse et stratégique réunissant plusieurs ministères clés, déterminés à unir leurs efforts pour contrer les cybermenaces et soutenir efficacement les victimes. Cette synergie exemplaire associe :
- Le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, garant de la sécurité des citoyens ;
- Le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, assurant un cadre juridique solide et une poursuite rigoureuse des cybercriminels ;
- Le Ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, dédié à la protection des populations les plus à risque ;
- Le Ministère de la Défense Nationale, via le Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale, pour une réponse rapide et adaptée aux cybermenaces ;
- Le Ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique, à travers l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information, qui assure le pilotage de cette initiative innovante.
Cette coopération interinstitutionnelle témoigne d’une volonté commune de bâtir un espace numérique sûr et résilient pour tous.
Source : ANSSI-Guinée
Koffi ACAKPO
Journaliste digital