La solution Ambionics lors du Cyber Africa Forum édition 2025

Banniere cyber Jean-Jacques

Les cyberattaques se multiplient. La question de la souveraineté numérique prend une dimension stratégique pour l’Afrique. Des entreprises technologiques redoublent d’efforts pour proposer des solutions adaptées aux réalités du continent. C’est dans ce contexte que New Digital Africa à travers Dataconnect a présenté sa solution cybersécurité au Cyber Africa Forum 2025 : Ambionics.

L’entreprise, déjà bien implantée dans l’écosystème cyber africain, mise sur des partenariats ciblés et des technologies de rupture pour renforcer la protection des infrastructures critiques et accompagner les entreprises locales. Son alliance récente avec Lexfo ainsi que la solution Ambionics, présentée comme un levier technologique innovant, suscitent de nombreuses questions.

Pour en parler, Africa Cybersecurity Mag reçoit pour vous Jean-Jacques N’Docho, le Directeur Général Adjoint du groupe New Digital Africa en charge des Opérations et de la Technologie. Ici, l’expert nous offre un aperçu de la solution Ambionics lors du Cyber Africa Forum édition 2025. Jean-Jacques N’Docho, Directeur Général Adjoint du groupe New Digital Africa en charge des Opérations et de la Technologie partage des enjeux de détection proactive, de la montée en compétence des talents locaux et des impératifs de souveraineté numérique.

Africa Cybersecurity Mag : Bonjour M., présentez-vous s’il vous plait

Jean-Jacques N’Docho : Bonjour, je suis Jean-Jacques N’Docho, le Directeur Général Adjoint du groupe New Digital Africa en charge des Opérations et de la Technologie. New Digital Africa est un groupe de technologie panafricain. Nous sommes présents en Côte d'Ivoire, au Bénin, au Burkina Faso et au Mali. Nous opérons à travers deux pôles d'activité. Le premier pôle s'appelle Devolution, notre filiale applicative. Nous sommes éditeurs de suite de logiciel en assurance. Nous faisons des prestations aussi pour les banques en Afrique de l'Ouest et du Centre. La deuxième marque, c'est DataConnect, une filiale qui opère dans le domaine des data centers, des télécommunications, du cloud computing et de la cybersécurité. 

Africa Cybersecurity Mag : Parlez-nous un peu du nouveau partenariat entre DataConnect et Lexfo ?

Jean-Jacques N’Docho : Effectivement, DataConnect et Lexfo se sont donc alliés pour offrir la sécurité que nous appelons à 360°. Au niveau de DataConnect, nous disposons d’un SOC (Security Operations Center). Un centre qui se charge de la surveillance des actifs des clients, à travers des outils dédiés, des SIEM, des EDR, etc. Lexfo est spécialisé dans la cybersécurité offensive. Une cybersécurité offensive. À notre niveau, pour la plupart du temps, nous réalisons un test de pénétration plus ou moins lent. Mais avec Lexfo, nous avons la possibilité d'offrir à nos clients une solution qui leur permet d'avoir un test en continu. Et donc c'est pour ça que nous nous sommes alliés. Cette alliance a permis la mise en place d’une solution. Une solution que nous avons appelée Ambionics. Et c’est justement cette solution que nous sommes venus présenter ici à Cotonou sur la cinquième édition du Cyber Africa Forum tous nos clients et les participants.

Africa Cybersecurity Mag : Ambionics a été présenté comme un levier technologique innovant pour renforcer la cybersécurité des entreprises africaines. Concrètement, en quoi cette solution se distingue-t-elle des autres plateformes de détection et de réponse aux cybermenaces déjà présentes sur le marché africain ?

Jean-Jacques N’Docho : La caractéristique d'Ambionics par rapport aux autres plateformes, c'est que les autres plateformes font de ce qu'on appelle la cyberdéfense. C'est-à-dire que lorsque vous êtes une entreprise, vous avez des outils pour surveiller. Ainsi, lorsqu'un attaquant essaie de pénétrer votre système, vous le détectez et puis vous prenez des mesures correctives. Avec Ambionics, on anticipe. Nous nous mettons dans la position de l'attaquant. De ce fait, avant même que l'attaquant n'arrive, toutes les failles possibles ont été déjà détectées et corrigées. Voilà de façon générale la particularité d'Ambionics par rapport aux autres systèmes.

Africa Cybersecurity Mag : Dans un contexte où les cyberattaques ciblent de plus en plus les infrastructures critiques et les PME africaines, quelle est la vision stratégique de Dataconnect pour accompagner les entreprises locales vers une meilleure maturité cyber, notamment en termes de détection proactive et de réponse rapide ?

Jean-Jacques N’Docho : Aujourd'hui, nous voyons que toutes les entreprises n'ont pas le moyen de s'offrir  toute cette panoplie de solutions en interne. Car cela nécessite des investissements qui vont dans des centaines de millions à des milliards de nos francs. C’est justement pour cette raison qu’avec notre partenariat avec Lexfo, nous hébergeons Ambionics sur nos actifs, c'est-à-dire sur le DataConnect. Et nous l'offrons en SaaS, c'est ce qu'on appelle Software as a Service. Le client n’est donc pas obligé d’effectuer un déploiement accompagné d’un hébergement très couteux. Le client achète simplement la solution et effectue ensuite un abonnement annuel. Peu importe qu'on ait découvert un milliard de vulnérabilités ou pas, le client sait déjà d'avance ce qu'elle va payer. Toute entreprise, qu'elle soit PME ou grande entreprise, peut donc venir s'abonner et consommer à son rythme. 

Africa Cybersecurity Mag : Au-delà de l’aspect technologique, quels partenariats ou initiatives régionales Dataconnect envisage-t-elle pour favoriser la montée en compétence des talents africains dans la cybersécurité, en particulier dans l’utilisation et la maîtrise d’Ambionics ?

Jean-Jacques N’Docho : C'est l'un des leviers effectivement de la lutte contre les cybermenaces. Il y a ce que moi, j'appelle les analphabètes du siècle présent. Ce sont des gens qui sont titulaires de Master de PHD, mais qui sont des ignorants dans le domaine de la cybersécurité. Ce qui constitue le moyen faible dans telle ou telle autre entreprise où ces derniers travaillent. En conséquence, il peut y arriver des personnes sur lesquelles vous ne pouvez même pas imaginer, ont des comportements qui peuvent nourrir cette chaîne de maillons faibles. Pour y remédier, nous proposons de démocratiser. Ce que nous faisons avec notre filiale présente ici au Bénin. À travers notre filiale, nous allons nous approcher de tout l'écosystème. Une fois le contact établi, nous allons sensibiliser à la fois les jeunes, les entreprises, les décideurs également à travers des séminaires. Des séminaires que nous allons devoir organiser dans les prochains mois pour amener tous et chacun à être informés de toutes ces menaces cyber qui peuvent exister sur notre écosystème.

Africa Cybersecurity Mag : Enfin, quelles ont été les principales attentes ou préoccupations exprimées par les participants et décideurs rencontrés lors du Cyber Africa Forum 2025 concernant la cybersécurité, et comment Dataconnect compte-t-elle y répondre de manière concrète et durable ?

Jean-Jacques N’Docho : Durant cette cinquième édition du Cyber Africa Forum à Cotonou au Bénin, les participants ont exprimé des attentes et des préoccupations. En effet, nous avons retenu quelques-unes. La souveraineté numérique d’une part, c'est-à-dire avoir ces données en local. D’autre part, la sécurité de ces données-là. Ainsi, en matière de souveraineté, contrairement aux autres solutions où les données sont collectées et rapatriées à l'extérieur du continent, Ambionics stocke les données de ses clients sur le continent. Des entreprises qui sont présentes sur le territoire béninois auront leurs données collectées et stockées en local, c'est-à-dire tout au moins dans la région, à Abidjan en Côte d'Ivoire ou à Cotonou au Bénin. Nous répondons donc à cette problématique-là. Celle de ne pas avoir les données sorties de notre zone réglementaire. Deuxièmement, les participants ont soulevé la question de pouvoir avoir la sécurité et la possession des données. Et donc, ce que fait Ambionics aujourd'hui, est que vous, en tant qu'entreprise, avez la main sur votre plateforme de sécurité. Vos ingénieurs en interne, eux-mêmes, font un niveau de monitoring et  collectent vos données, les analysent et les traitent. Et c'est vraiment ce que nous voulons proposer à nos clients pour savoir qu'eux-mêmes. Ce qui voudra dire qu’ils sont maîtres de leurs actifs de bout en bout. Certains ont également évoqué la possibilité de pouvoir faire un POC, ce qu'on appelle Proof of Concept, c'est-à-dire tester la solution. Et on leur a dit que nous sommes preneurs et que s'il y a une manifestation, nous pourrions passer donc faire un POC. 

Africa Cybersecurity Mag : Quel appel vous lancez à l'endroit des décideurs politiques qui ont pris part à cette cinquième édition du Cyber Africa Forum, sans oublier les entreprises de cybersécurité qui éditent des solutions pour une cyberrésilience africaine robuste et efficace ?

Jean-Jacques N’Docho : Il faut être proactif. Les décideurs doivent être proactifs. Cette proactivité implique de prendre une longueur d'avance sur les cyberattaquants. Et à travers Ambionics, la solution que nous sommes venus présenter, c’est ce que nous proposons. Cette solution permet d'anticiper sur tous les nouveaux risques qui apparaissent. Donc soyons proactifs et n'attendons pas que la catastrophe se produise pour agir.

Propos recueillis par Koffi ACAKPO, journaliste digital